Opensim, les usages…
Quand on parle de mondes virtuels, certains usages évidents viennent à l’esprit, et certains beaucoup moins. En observant les différents développements autour d’Opensim, on peut remarquer plusieurs centres d’intérêts sur des thèmes très vastes et variés.
L’éducation :
Le portage de réussites dans le domaine de l’e-learning dans Second Life (Moodle 3D , PIVOTE …) font déjà d’opensim une solution de choix pour le E-learning. Mais le sujet étant extrêmement vaste, beaucoup d’autres projets présentés ici peuvent être utilisés pour faciliter l’enseignement à distance
Les sciences :
A travers la grid Science Sim, Intel explore les différentes façons de vulgariser la science avec OpenSim.
Avec la possibilité de spécifier le moteur physique pour chaque sim, on peux assez facilement imaginer des utilisations multiples pour des expérience de physique, électronique, mécanique…
L’astrophysique est aussi représentée sur Opensim, avec les recherches de MICA et leurs modules (MICAsim et MICA import )
La médecine :
La médecine s’intéresse de plus en plus aux mondes virtuels pour de nombreuses usages. Que se soit pour des soins (dans certaines maladies psychologiques), l’enseignement (représentation 3D, mise en situation / simulation) ou tout simplement d’un point de vue pédagogie, pour rendre plus conscient le malade et sa maladie, faire des points info, des réunions d’échanges, d’écoute…
Les services publics :
De nombreux services publics, (pôle emploi, sécurité sociale, CAF, ministères…) gagneraient à avoir une présence dans un monde virtuel. Pouvoir s’informer, avoir des entretiens individuels ou collectifs, faire des demandes ou compléter des dossiers, dans un environnement simple et convivial, serait franchement un plus non négligeable dans nos vies de tous les jours
Les associations :
Que ce soit des syndicats, des partis politiques, des lobbies, des aides aux citoyens ou autres, pouvoir accueillir un public plus varié, réunir des bénévoles plus actifs, proposer des échanges plus constructifs ainsi que l’avantage non négligeable du « non-vu » donne tout son intérêt à la présence Inworld.
Les centres de congrès – salons – barcamp…
Il est évident que l’utilisation des mondes virtuels pour l’organisation de foires, salons, conventions ou autres est parfaite. Réunir dans un lieu sans limite de taille, des gens passionnés par la même chose, ayant la possibilité de s’exprimer à leur plein potentiel (en vidéo, 3D, son, simulation…) tout en augmentant facilement son réseau social, semble une tache idéale pour les mondes virtuels.
Les réseaux sociaux :
L’intégration d’opensim avec des plateformes sociales telles que Elgg offre énormément de nouvelles possibilités dans notre gestion InWorld – OutWorld. En liant les IM, les groupes ou les profils d’un réseau web avec un réseau inworld, on pourra diversifier les supports, faciliter les contacts et agrémenter nos interactions d’une façon transparente et conviviale.
Le commerce :
L’e-commerce a beaucoup d’avantage à tirer des mondes virtuels. En suivant les développements de 3di, avec Opensim dans un browser, et en mêlant interaction inworld et l’habillage de la page, on peut facilement combiner le meilleur des deux mondes. Présence d’un vendeur spécialisé , représentation étendue grâce à la 3D et à l’interaction, combinaison avec des réseaux sociaux pour du gang-shopping, organisation d’événements ou de démonstrations ludiques… les intérêts sont multiples.
Le développement actuel d’un système de monnaie interne dans Opensim peut étendre les possibilités, ouvrant la porte au micro-payement et autres transactions alternatives.
Le travail collaboratif :
Sûrement aujourd’hui l’un des usages en entreprise, les plus répandus des mondes virtuels, reste le travail collaboratif. La faculté de réunir des gens dispersés à travers le monde, dans un environnement fonctionnel et sécurisé, sans pour autant perdre du temps et de l’argent dans les transports, donne réellement un avantage à l’utilisation des espace immersifs.
Si on rajoute la possibilité d’utiliser un VNC inworld (avec modrex), les possibilités de prototypage rapide, la voice, les IM’s, les échanges de documents… Opensim semble promis à un bel avenir en ce qui concerne le travail en équipe.
L’architecture :
En combinant les outils de construction basiques d’opensim et l’importation de mesh de modrex, les utilisations dans le monde de l’architecture fleurissent. Visibuild propose même une grid spécialement orientée à cet usage. L’architecte peux exporter ses propositions depuis son logiciel de conception, l’importer dans un environnement façonné pour l’occasion, modifier l’habillage à volonté, et proposer en temps réel des ajustements, en compagnie des clients, des maîtres d’oeuvres, des artisans…
Le paysager :
Tout comme l’architecte, l’emploi d’un espace virtuel pour l’élaboration et la présentation de projets d’aménagements paysager peut être réellement bénéfique pour un paysagiste. Des outils d’importation – exportation de heightmaps aux formats divers sont en cours de développement. Le paramétrage précis des positions solaires et l’emploi des ombres peux faciliter grandement la disposition écologique des plantes et on peut imaginer l’utilisation de moteur physique de fluide (encore au stade de rêve) pour simuler les les écoulements.
En combinant l’architecture et le paysager, on pourrait présenter des projets d’aménagement urbain d’une façon incomparable avec les outils traditionnels (photos, plans, vidéos de synthèses). Imaginez par exemple les propositions des nouveaux quartiers des Halles à Paris, visitables par tout le monde, tant au niveau conception qu’au niveau présentation.
La domotique :
Contrôler son chauffage, ses volets, ses luminaires, son arrosage, et autres machines commandables par le protocole X10, est possible avec Modrex. En représentant son installation en 3D avec le soleil et la météo synchronisés, la tache devient plus ergonomique et bien plus visuelle. Si l’on y rajoute des informations d’objets extérieurs en plus (pollution, taux de précipitation, d’humidité, vitesse du vent…) on peut avoir une véritable maquette interactive à portée de souris pour tout contrôler chez soi.
L’art :
L’arrivée d’internet a totalement changé la donne des artistes contemporains. Que ce soit comme lieu d’exposition, lieu d’inspiration, lieu de recherches ou moyen de création (oeuvre interactive), il offre une multitude de possibilités au plus grand nombre (et plus seulement à l’élite artistique).
Les mondes virtuels augmentent encore les possibilités : créer de véritables musées interactifs multimédia en 3D devient à la portée de tout le monde. En plus de servir de relais aux arts traditionnels (photos, peintures, vidéo, sculpture…), elle offre une véritable plateforme pour l’art du 21ème siècle (interactif, cognitif, collaboratif et évolutif).
La musique :
S’il y a bien un usage réussi des mondes virtuels, c’est bien pour les concerts live. Permettre aux musiciens d’offrir un lieu convivial, façonnable à volonté (changement de décors à n’importe quel moment, interactivité non intrusive avec les spectateurs, magie du « non-vu » …), tout en réduisant les coûts de transport, d’installation de matériel (mon dos me remerciera un jour), de location de salles, de communication… facilite grandement les rapports artiste-art-public d’aujourd’hui.
Si d’une façon économiquement viable, on trouve comment multiplier le nombre d’avatars présents simultanément sur une sim, la délocalisation numérique des concerts pourra même devenir l’un des moteurs phare de la nouvelle économie musicale.
Les jeux de rôles :
Que ce soit pour des usages professionnels (mise en situation, simulation), pédagogique ou tout simplement ludique, les jeux sur mondes virtuels sont une évidence.
Avec le développement des bots et autres objets intelligents, ces jeux pourront prendre une dimension massive, tout en permettant à tout en chacun d’étendre lui même le terrain de jeux, les quêtes ou les objectifs.
Le Team-acting :
Souder un groupe autour d’un projet unique, apprendre à mieux gérer des problématiques communes, savoir évaluer les limites de chacun, sont des compétences qui se travaillent.
Que ce soit par des jeux de rôles, des jeux de constructions, des mises en place de rapports de forces ou tout autres exercices utiles pour ce genre de formation, les mondes virtuels proposent tout ce qu’il faut pour les satisfaire. De plus, de part l’utilisation d’outils de communications numériques, ces activités sont menées avec les mêmes outils et dans les mêmes conditions que la majorités des installations d’équipes de travail. Pourquoi regrouper des collègues dans un chalet en montagne pour apprendre à bosser ensemble, si c’est pour se téléphoner ou s’envoyer des mail dés qu’ils retournent travailler.
La voile :
Voici un usage qui ne saute pas aux yeux, mais qui est pas mal utilisé sur SecondLife, et plutôt bien suivi sur OpenSim.
Un forum existe uniquement à ce sujet : des sims et des groupes y sont consacrés sur Osgrid, et surtout un groupe de travail (Flotsam) se penche sur un grand nombre de développements (vents, physique amélioré, marées, météo…), pour rendre l’experience la plus réaliste et ludique possible.
Bon, j’arrête ma petite liste ici, mais beaucoup d’autres usages sont imaginables ou déjà en pratique. Et ces usages ne se limitent pas, bien sûr, à Opensim. Mais malheureusement, les usages et leurs utilités ne suffisent pas pour espérer voir les mondes virtuels se répandre à leur juste valeur. Encore faut-il progresser au point de vue technologique afin de permettre au plus grand nombre de lancer une sim perso de chez eux, choisissant de se rattacher à une grid ou non, tout en contrôlant au maximum les possibilités de chacun et surtout d’assurer une capacité d’accueil bien supérieure à aujourd’hui, sans pour autant consommer trop de ressources distantes. Si seulement quelques gros groupes énergétiques se décidaient à consacrer 1% de leur budget R&D dans les solutions de « Green IT », je pense que d’ici 5 à 10 ans, ces rêves seront devenus réalité, et on pourra enfin passer à l’étape supérieure : porter toutes ces technologies en réalité augmenté et en finir avec les écrans, claviers et souris pour de bon.